Je règle quelque chose tout de suite. Un peu avant la date, parce que nous serons noyés.
Alors, voici mon jet d’eau. Que faisiez-vous le matin du 11 septembre 2001?
Je ne crois pas, sincèrement, que ce soit essentiel. Mais c’est là. Ancré.
Je me souviens, quand j’étais plus jeune, que ma mère se rappelait de deux événements majeurs étroitement reliés à la télévision et à la radio. Le couronnement de la reine Élizabeth (la T.V. commence en 1952) et l’assassinat du président Kennedy. Dans ce dernier cas, maman passait l’aspirateur (!)
Bon, toute ma jeunesse, j’ai été obsédé, et le suis encore, de la mort de Kennedy. Comme je l’ai été de la mort de Jésus, dans ma tête de tout petit qui a été à l’école chez les religieuses. Il était un homme mort cloué. Ça te fixe un imaginaire, je vous le jure!
Trêve de bavardage, il faut un petit préambule.
En tant que journaliste, j’ai couvert un des plus importants dossiers judiciaires criminels de l’Abitibi. Cette affaire débute par un meurtre d’une adolescente de 14 ans en mars 1990 et, encore aujourd’hui, laisse des traces au civil.
Je vous épargne les détails (que contiendrait facilement un roman) pour vous dire que nous attendions un jugement de la Cour d’appel du Québec, « à la demande du ministre de la Justice du Canada, sur un deuxième pourvoi de l'appelant contre un verdict d'un jury.» Cela pour un premier accusé.
Et «statuant sur le pourvoi de l'appelant contre un jugement de la Cour supérieure du district d'Abitibi rendu le 16 août 1995», pour un second accusé.
Deux décisions, à peu près le même texte, l’une de 23 pages, la seconde de 26.
L’hebdo pour lequel je travaille à l’époque a son «deadline » le mardi à midi.
Et voici deux décisions qui tombent et dont je réussis à avoir copie :
COUR D'APPEL
CANADA
PROVINCE DE QUÉBEC
GREFFE DE QUÉBEC
No: 200-10-000855-994
(615-01-000512-908)
DATE: 10 septembre 2001
_____________________
EN PRÉSENCE DE:
LES HONORABLES MARC BEAUREGARD J.C.A., ROBERT PIDGEON J.C.A.
ANDRÉ BIRON J.C.A. (AD HOC)
Vous avez vu la date?
Ce matin-là j’entre plus tôt parce que j’ai de la lecture à faire. Je dois pondre mon article pour midi. On tuait la une comme on dit. (Et ma blonde attendait après moi pour la monter...)
Mais il y a une télévision dans la salle de presse. À RDI. Moment historique. Et j’ai une décision cruciale dans les mains.
Et tout le personnel du journal se dirige vers la salle de presse.
Impossible pour moi de me concentrer.
Je suis sorti à l’extérieur pour lire les décisions, avec un surligneur et un crayon. Je voulais être certain de mon coup.
Puis, de retour devant mon ordi, je crois que j’ai demandé à fermer la T.V. Pour taper. On attendait après moi pour finir le journal.
Probablement que la T.V est restée ouverte. J’étais tellement obnubilé par cette affaire, que j’ai « craché » mon texte.
Voilà, c’était mon 11 septembre au matin. Puis RDI est rapidement devenu un nouveau membre de la famille pour les semaines à venir…
6 commentaires:
J'attendais un colis. Le facteur a sonné. Je lui ai ouvert. Il m'a demandé si ma télé était allumée, parce qu'il avait entendu à la radio que quelque chose s'était produit à New-York.
J'ai allumé la télé, trouvé RDI. J'ai réglé mes oreilles de lapin pour qu'on ait un son et une image acceptable.
Et c'est alors qu'on a vu le deuxième avion frapper, en direct. Le facteur et moi, debouts dans mon salon. Il m'a regardé avec l'air éberlué, puis m'a dit qu'il devait continuer sa run et il est parti.
À l'Uqam, quelques heures plus tard, tout le monde avait les yeux fixé sur les télés du campus, allumées ce jour-là alors qu'elles l'étaient rarement d'habitude.
Je me suis rendue à mon cour... histoire des États-Unis. Tout le monde, sauf la prof, a semblé comprendre qu'on avait la causalité historique sous les yeux ce jour-là...
Cela dit, parlant de causalité historique... à vouloir faire un événement du dixième anniversaire, on court après le trouble.
J'étais secrétaire, sur appel, à l'école Ste-Lucie de Val-d'Or. Une prof est arrivée avec la nouvelle... mais n'ayant pas de télé, ni de radio, je n'ai pas suivi le dossier.
Sur l'heure du dîner, j'ai ouvert la télé. RDI. Et j'ai vu, et revu, et revu, et revu les images ! J'ai pitonné tout ce qu'il y avait comme poste américain pour entendre les discussions des panélistes. Incroyable !
Je suis retournée travailler à 13h, hypnoptisée, obnubilée par l'événement ! J'avais même oublié dê manger ce midi-là !
J'ai suivi le tout durant des semaines, en français comme en anglais.
J'étais à l'université, ma dernière session et j'avais déjà un travail à remettre, un gros pour la semaine suivante. Ce matin-là, j'ai déjeuné sans ouvrir la télé et je me suis rendue dans le café du campus qui est le moins achalandé et où il n'y a aps de télé. Balladeur sur les oreilles, j'ai travaillé sur mon projet. Comme c'était ma journée pleine, j'ai été à tous mes cours et ensuite, je suis revenue à la maison sans chichi. Je me suis faite à souper que j'ai mangé à mon bureau d'ordinateur où je travaillais sur mon projet et mon texte pour un magazine que je devais remettre le lendemain. À 21h30, mon chum m'appelle pour prendre de mes nouvelles. Et me dit c'est horrible ce qui se passe. Je lui répond :«de quoi tu parles?» Il me dit: «Ouvre ta télé!» sur un ton catégorique. Ce fût toute une leçon pour moi, une étudiante en presse écrite, il faut que ça écoute les nouvelles avant 21h30 le soir. Le lendemain matin, un cours de presse écrite avec un test d'actualité surprise, vous devinez de quoi ça parlé?
J'avais 15 ans. L'ai appris d'un ami qui est venu nous aviser pendant que je jouais au football. N'avais aucune idée de ce qu'était le World Trade Center. Imaginais un cesna qui heurte une tour.
Wow... ça passe vite 10 ans.
J'étais dans la salle des serveurs en train de configurer (en secret) un Windows Server avec la nouvelle version Beta de Microsoft SharePoint (Tahome Server)caché sous une étagère.
Mon directeut entre et nous dit qu'un avion a frappé une des Tours. Pas de TV....Premier Réflexe..Internet
Notre "Firewall" ne nous permait pas de visualiser de l'audio en streaming et le video, on oublie ca en 2001..Alors, je configure un port réseau qui me laisse "bypasser" le pare-Feu (Hé Hé , quand tu es le Lan Admin!! ) et là je trouve un poste de radio en France qui nous relate les faits " LIVE". Deux animateurs à l'accent prononcé qui criait à tue-Tête...C'est l'hécatombe.. c'est l'hécatombe....
Un "feeling" de fin du monde planait. Vraiment inoubliable.
Les deux seuls autres moments "publics" que je me souviens et qui est important à mon vécu (hum..) C'est où j'étais quand le CH a soulevé la coupe..en 79,86 et 93....Ca fait un bail !!!!!!
Je vais toujours me rappeler de ce moment. Mon conjoint de l'époque, le père de mes enfants, m'appelle pour me dire d'ouvrir la télé, qu'une avion venait de rentrer dans une des tours. Il a vu la nouvelle sur internet. J'ai mon plus vieux (qui a 10 ans) qui dort dans mes bras. Pendant que je parle à mon conjoint, en regardant Diane Sawyer à ABC, je dis: My God, y'a en un autre qui arrive! F%?%$! Mon conjoint me demande ce qui se passe. Deux secondes de silence avant de dire: l'avion s'est crashé dans l'autre tour! Ça peut pas être une coïncidence. C'est une attaque terroriste!
J'ai passée la journée à écouter le défunt Peter Jennings commenter les évènements. J'ai tout suivi: de l'avion qui percute la 2e tour, des pompiers qui pénètrent dans les tours, des cris, des tours qui s'effondrent, la poussière dans les rues, le pont de Brooklyn noir de piétons qui se sauvent, l'avion qui s'écrase en Pensylvanie, l'avion qui s'écrase au Pentagone.
Je suis demeurée toute la journée à l'écoute me demandant qu'est-ce qui arriverait ensuite. J'ai vu et revu les images.
Je prenais l'avion avec mon bébé et le père de celui-ci quelques jours après pour aller à Toronto. L'approche vers la ville de Toronto, la tour du CN...des idées sombres me passent par la tête...
Enregistrer un commentaire