En parlant de contrat

J’ajoute un grain de poivre aux propos de Geneviève et Mathieu.

Une clause est apparue lors de la signature de M3 : Je ne pouvais publier ailleurs une œuvre dont le titre, la manière ou la présentation seraient identiques ou analogues à celle faisant l’objet du contrat. Une imitation déguisée ou une concurrence directe.

Une connaissance à moi me disait de ne pas signer ça.

Quelqu’un d’autre s’est déjà exprimé là-dessus, refusant d’endosser cette clause.

J'ai dit oui pour une seule et unique raison : la clause arrivait au troisième bouquin de la série et je n’ai aucune raison de vouloir déménager mes Moufettes ailleurs que chez l’éditeur qui m’a fait confiance.

Par contre, je peux comprendre l’auteur qui commence une série.

Dans l’ensemble, quand on signe son premier contrat, et même d’autres après — et je suis convaincu que personne n’ose le dire tout haut — il y a une petite question qui se pose : tout d’un coup que ce serait un gros hit mon affaire? (Suis-je dans la bonne maison?)

Je me dis simplement ce que d’autres ont largement répété : si la maison d’édition te dit oui, ce n’est certainement pas pour perdre son temps avec toi ou par charité.

Je viens de signer un quatrième contrat avec les Z’ailées et je suis encore reconnaissant de la confiance qu’elles me font.

Cela dit, je lis les contrats ben comme y faut et j’y suis confortable.

9 commentaires:

Émilie C. Lévesque a dit…

Je me dois de m'exprimer sur cette clause. Je ne pense pas que la personne qui refuse de signer le fasse pour pouvoir déménager sa série chez un autre éditeur si ça a du succès. Voyons! C'est prétendre que les écrivains sont tous des imbéciles et des (pardonnez le mot) crosseurs.

Cette clause est clairement abusive et infantilisante (à la première lecture, je la trouvais vague et étrange, j'ai même appelé l'avocat de l'UNEQ pour prendre conseil). C'est mon opinion. Je ne me sentais pas à l'aise de la signer.

On peut aisément la remplacer par une clause qui dit qu'on accorde un droit de préférence sur les trois prochains titres du même genre. Ce qui signifie que tu t'engages à soumettres le prochain manuscrit du même genre à cet éditeur et que s'il refuse, tu peux le soumettre ailleurs.

Un contrat est une basée principalement sur une relation de confiance. Je fais confiance à mon éditeur, je m'attends à ce qu'il me fasse confiance.

Autre chose: un contrat, ça se négocie. Toujours.

Oui il y a des auteurs pas corrects comme il y a des éditeurs croches. C'est la minorité.

Je m'interroge sur un éditeur qui se sent obligé de faire signer une telle clause. Et personnellement, je choisis de ne pas m'engager avec cet éditeur.

Cela dit, chacun fait ses choix avec ses priorités et ses valeurs et c'est correct. Mais je n'ai vraiment pas aimé le sous-entendu qui disait que l'auteur ne signait pas cette clause pour pouvoir joyeusement laisser tomber l'éditeur qui l'aura lancé dès qu'il toruvera mieux ailleurs.

Annie Bacon a dit…

Si c'était clairement indiqué que c'était pour exactement la même série, je comprend qu'il n'y aurait pas de problème, mais les termes sont trop vague pour moi!

Qu'est-ce qu'une oeuvre "analogue"?

Il suffirait que ce soit une nouvelle série dans le même genre (polar, aventure, etc) et écrit avec la même plume, puisqu'un auteur a parfois un style unique qui le suit d'un livre à l'autre, pour que la maison d'édition ait soudainement le droit de réclâmer son dû selon le contrat.

Je suis très heureuse, personnellement, qu'une telle clause n'aparaisse pas dans mon contrat! Sinon, je demanderais au moins à la préciser!

S@hée a dit…

C'est exactement ça Annie! Analague de titre, de style, de genre... c'est très vague et ça peut aller loin.

De mon côté, ce que j'ai trouvé dommage aussi, c'est que j'avais soumis un roman unique. On m'a demandé une série, on m'a demandé de faire mes preuves en présentant un plan d'une série (je ne veux pas m'engager avec toi pour une douzaine de livres sans garanties alors que tu n'as qu'un seul roman de publié, m'a-t'on dit), j'ai répondu aux attentes en soumettant un projet de trilogie et on m'a quand même envoyé un contrat pour un seul livre.

Je ne demandais pas une série, je répondais à une demande. J'ai trouvé que ça manquait de respect. C'est la dernière fois que je m'embarque dans un projet de la sorte sans garantie.

Elisabeth a dit…

@François: Contente de te retrouver dans l'univers des blogs et désolée d'utiliser ce dernier pour m'adresser à une autre ;)@Émilie: Je me permets de te poser une question. Est-ce que, si tu voulais un contrat pour une série, tu voulais en signer un seul pour la série au complet ou signer tout de suite un contrat distinct pour chacun des tomes?

Émilie C. L. a dit…

Comme on m'avait demandé une série, je m'attendais à ce qu'on s'engage pour une série.

J'aurais tout au moins apprécié que le contrat en fasse mention. On me demande un plan pour d'autres livres, si on n'avait pas l'intention d'en parler, pourquoi avoir demandé ledit plan?

On m'a dit: ça a du potentiel pour une série, est-ce que ça t'intéresse. Prépare nous un plan. Ensuite on m'a dit: oui, ton plan et ton projet de série est accepté.

Mais concrètement, rien. Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir dit: ça pourrait faire une série, on verra. Ou alors, après la sortie du livre, me demander si j'étais intéressée à continuer.

Émilie C. L. a dit…

J'ai même avisé un autre éditeur que s'il était intéressé au roman mais qu'il le trouvait trop court, que je pouvais reprendre mon idée de série et un seul plus gros tome, mais que je ne le ferais pas sans garantie.

J'ai déjà passé du temps à retravailler un roman jeunesse pour le rendre plus au goût d'un éditeur, pour me le faire refuser au final. Ça ne m'intéresse pas de travailler comme ça. C'est mon choix.

Publier, mais pas à n'importe quel prix. Je préfère donner, dans ce cas. Mon but ultime, c'est être lue.

Mais de toute façon, l'histoire de la série, on s'en fout. Je refuse de signer la clause en question, point.

J'ai voulu négocier le contrat, j'ai fait une contre-offre, je me disais on va tous les deux céder sur certains points. On m'a seulement répondu qu'ils n'allaient pas se mettre à négocier avec chaque auteur.

(je sais qu'ils ont négocié avec d'autres, mais ils ne voulaient pas le faire avec moi).

Enfin bref. L'histoire est terminée, il revient à chacun d'être à l'aise avec son contrat et dans relation avec l'éditeur et l'écriture. Je respecte le choix de chacun, j'aimerais qu'on respecte le mien.

Émilie C. L. a dit…

Je ne sais pas ce qui serait le mieux entre signer un contrat pour une série de livres ou un contrat par livre d'une série.

Il faudrait demander à S-C ou C. de Vailly ou Michel J. Lévesque ou d'autres auteurs de série.

Gen a dit…

Hum... "titre, manière ou présentation identiques ou analogues"... c'est large et flou.

Une clause comme ça m'aurait mise mal à l'aise je dois dire.

Comme Annie, j'aurais peur qu'une série différente mais avec des éléments similaires (d'autres ados, un autre village, mais des intrigues un peu policière) soient considérée "analogue".

D'un autre côté, tu sais avec qui tu fais affaire, alors c'est pas nécessairement stressant.

S@hée a dit…

C'est l'fun d'en parler. On dirait que c'est un sujet tabou, comme l'argent, mais si on en parle on peut échanger et s'aider et tout ça. :-)