La formule serait peut-être ici à peaufiner, mais je continue, sans demander la permission. J'ajoute seulement un nouvel élément à ce que Pierre H. Charron vient de publier ici «Commission, principe et chocolat».
Ces temps-ci, je trippe un peu Twitter, et, pourquoi pas, ne pas appliquer, un peu, le principe de la chaîne.
Ding! Dong!
Jeanne, la cuisine encore toute crottée, s’empresse à la porte.
- Madame Chalumet?
- Oui, c’est moi. C’est à quel sujet?
- Un de tes gars vient de me texter. Ça l’air que t’es frue?
- J’voudrais bien vous y voir, vous! Pis à part ça, vous êtes qui vous? J’ai pas de compte à vous rendre!
- C’est pas important qui je suis. C’est moi qui a foutu le bordel dans ta cuisine. Pis ta petite avait envie de chier. Je l’ai mise à la bonne place…
Jeanne est livide, recule doucement en essayant d’imaginer combien de secondes la séparaient de son téléphone. Les chiffres 9-1-1 battaient la chamade auprès de ses tempes pendant que l’inconnu s’avançait dans l’embrasure de la porte. Rien ne coulait à la commissure de ses lèvres. Mais la peur s’y trouvait.
- P… Pourquoi vous avez fait ça?
- T’as changé d’épicerie pour faire ta cookerie, hein?
- Ma quoi?
- Ton épicerie. T’as changé?
- Ben oui, mon fils est bag boy chez Frenette. Je l’encourage!
- Ben c’est ça, asteure, ramasse. Mais viens pas chialer. C’est moi qui a foutu le bordel. Ramasse. Tu sais que c’est moi. Mais tu sais pas qui je suis. J’espère juste que tu sais où acheter ta farine. Me semble que je roulerais Amélie dedans…
Les genoux de Jeanne ne tiennent pas le coup. L’homme disparaît.
2 commentaires:
Dans le ton..Et dans le mille !
Pierre, tu m'as inspiré!
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