— Jacques, pourquoi tu joues avec ta croûte à tarte de même?
— A goûte pas pareil…
— Tu trouves pas que t’exagères un peu. Est bonne c’te tarte là!
— C’est pas pareil…
— Jack, ça fait même pas une semaine que Fernande est en dedans, faque c’est probablement elle qui l’a faite, la tarte.
— Non, c’est Émilie. Je suis certain…
— A fait ce qu’a peut, la fille. Son fils est mort icitte, dans cuisine, pis elle a assez de pardon pour pas fermer le delicatessen à sa mère. Faque ta petite croute, c’est de la petite bière à côté de ce qu’a vit, c’te femme là. Elle a même arrêté de coiffer. Jusqu’à Noël, parce que ça l’air que Fernande va être là pour voir son sapin.
***
Dans le petit bureau au sous-sol, Émilie sort une paire de ciseaux de sa sacoche. Toute bonne coiffeuse traîne son outil sur la route, pour dépanner, pour courtiser un nouveau client.
Elle la dépose près de la feuille qui traîne devant elle.
« Poulette, je ne te décrirai pas l’ambiance ici. Tu ne venais même pas au restaurant. T’as toujours fait ta maudite snob devant mes club sandwichs, pis la populace qui les bouffent. Mais je peux te dire que quand je vois les filles d’icitte, mon monde a autrement plus de classe que ben d’autre.
(…)
Je le sais que tu m’haïs. Mais entre ça et l’indifférence que t’avais, la différence est maintenant bien simple. De mon côté, j’veux dire. J’ai une poche de thé dans tête qui commence à infuser. Un petit nuage brun qui commence à s’étendre pis qui va rester là jusqu’à ce que je crève…»
Rendue à l’étage, Émilie s’approche de l’huile bouillante et y jette des morceaux de papier fraîchement découpés.
Non sans un petit reniflement…
N.D.L.R.
Je me sens généreux. Ou accueillant. Si ça vous tente d’essayer le delicatessen, envoyez-moi votre petit texte. Il n’y a rien à gagner. Sous la formule de blogueur invité.
J’accepterai les contributions jusqu’à vendredi prochain (22). Conditions : être blogueur, bien entendu. Pas d’Anonyme.
Sinon, ce n’est pas plus grave.
5 commentaires:
Bon voyons si les médicaments me laisseront deux cennes d'inspiration...
AHH! J'ai ben trop la trouille!
C'est toi, le pro du délicatessen, et la barre est trop haute, et je manque de temps, et puis, une semaine, c'est trop court, et ... :p
C'est tellement alléchant comme proposition. Tu serais le seul blogueur à ouvrir son site à la fiction des autres, sans contrainte.
Ça me tente presque de m'essayer. Prêtt, pas prêtt, j'y vais ?!?
Bon, asteure que la direction a censuré mes gros mots, je suppose que ça c'est rendu...
Je suis sage et j'ai eu droit à cinq minutes de oui fi.
Toi, Gen, j'ai lu ça à ma séance d'hier. Tu travaille avec des avocats? T'en connais pas un moins chérant que l'mien?
Karuna? Bizarre en crisse ton affaire. Ton nom, ton prénom? C'est platte, parce que moé, j'ai du temps en masse dans mon bel hôtel ? Lole! c'est comme ça ke les jeunes disent?
Richard, je te connais pas, comme les autres, mais parle moi pas de quelque chose d'alléchant icitte!
Moé, je suis souvent prête, faque, je te dirais bien je t'attends! Mais j'ai pas encore droit à la roulotte. Faque, fais comme tu le sens. Mais comme je dis à mes clients, quand je réussis ma sauce poutine comme c'est pas créyable. Commandez tu suite! Parce que la semaine prochaine, j'pourrais la manquer.
Bon, le oui fi va couper. Bonne nuit!
Fernande.
Chère Fernande !
J'ose pénétrer dans ton paradis et je me permets d'y mettre mon grain de sel. Ton environnement semble rempli de milles et unes surprises que j'ai le goût de partager.
Merci pour ton invitation. Ton monde est fascinant. Ciao !1
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